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Les poèmes suivent le rythme et la progression de la création visuelle et de la performance, cendres, pierres, terre, ils créent aussi un lien entre les différentes pièces et sont une part essentielle de "À corps".

Ils sont réunis dans un recueil "Des racines tournées vers le ciel" disponible la vente (me contacter).

Ils ont été également mis en scène par Anne-Elisabeth Prin et Noëlle Deffontaines.

Champ de lave
dans une aube épineuse,

l'enfant-femme

arpente
nue
l'étendue noire.

Ombre blanche,
courbée sur cette mer rocheuse,

elle recueille
les duvets d'oiseaux absents,

légèreté fugace
agrippée au paysage

pour ne pas être balayée.

L'enfant-femme

arpente
nue
l'étendue noire

et dans une faille amasse sa récolte.

Puis elle disparait
dans le cocon ouaté
au creux de l'étendue de roche figée.

S’immisce
le lierre
sous sa peau
réseau de lianes,

veines vertes et feuilles

parmi la chair

Je voudrais déployer le vide,

laisser son imperceptible mécanique

nous donner au moins l'illusion

d'une certaine visibilité.

Les rêves ont besoin d'espace.

écritures_foraines_4.jpg

Sous les pierres

sa peau,

 

pierres

calcaires
sur son corps,

lumière
et poids
et craie
sur sa peau

fatiguée et fermée

sa peau

sous les pierres.

De la craie

dans les pores,

sa peau

pierre

fermée.

L'oisive

Elle rêve de rêver,
terre arable,
lasse d'être saignée

pour produire des fruits

sans autre goût

que l'impatience.


Le temps est fécond.

 

Elle voudrait être une jungle,

et dans sa passivité,

contenir un monde.

Si tu croules,
si tu t'écroules
si le poids du ciel est trop lourd,

puise dans la terre
tout à coup si proche

le primitif

de ta joue sur le sol
fais pousser des racines
prends le temps
de reprendre contact
nourris toi
de la vie et de la mort
unies dans la terre riche et noire

ne sois pas pressée de te relever

le temps sait attendre.

Où rôde
cette
mystérieuse louve ?

Elle dissimule sous sa fourrure

un jardin sauvage,

un cœur vert tendre

feuillages entrelacés,

aubépines et églantiers.

L'humus sombre de sa chair
ne peut retenir
les élans sourds de la sève
qui se propagent à travers son corps animal.

Alors elle s'élance,
et dans sa course effrénée,
la puissance de l'énergie végétale
qui anime chaque parcelle de son corps

n'a d'autre direction
que celle d'un espace plus vaste
et plus sauvage
où enraciner son être

appartenir au Tout

 

puiser et irradier

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